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Soiz et Pitou au Sénégal

17 avril 2007

nouvelles fraîches et vue sur le départ

le 12/04/2007 Amis du soir bonsoir. Nous sommes jeudi il est 21h00et il fait chaud. La nuit est tombée depuis 1h30 maintenant mais la température extérieure (et intérieure) doit tourner autour des 38-39 °C. La nuit va encore être difficile. Pour nous le train-train sénégalais commence à être un peu long. Malheureusement notre travail s’achève ici et il nous est difficile de trouver des occupations. Nous continuons les formations auprès de nos producteurs de bananes mais le travail avec nos jardiniers est quasi nul maintenant, étant donné leur mauvaise volonté constante. Nous rentrerons donc le 5 mai ! Dommage, un peu déçus, mais un peu saoulés aussi…La vie ici est devenue vraiment chiante et le travail tellement rare que c’est la meilleure chose à faire, nous pensons. Du point de vue « vie au Sénégal », la semaine dernière a été marquée par 3 jours feriés décidés par notre ami le président Wade (le soi-disant président élu le plus démocratiquement d’Afrique…). Mardi jour férié pour son investiture, le mercredi férié car fête de l’indépendance et le jeudi … férié juste pour le fun ! Pour la fête de l’indépendance à Dakar Maître Wade avait invité son grand pote le Général Khadafi (dictateur de la Lybie) qui a pondu un discours devant une tripotée d’ambassadeurs européens prônant une armée africaine unie afin de récupérer les biens volés par l’Europe aux Africains…sympa l’ambiance. Heureusement pour oublier ça, après les 3 jours fériés de la semaine dernière il y avait le week-end de pâques et ….son jour férié du lundi ! 4 jours fériés en 6 jours, qui dit mieux ! Comme disent les gens du centre, heureusement qu’on est un des pays les plus riches du monde ! Voilà pour les quelques news…. A bientôt la France donc…. Bisous à tous PS : pour les agroparistech’iens, nous serons aux interagros, pour ceux que ça intéresse…
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2 avril 2007

poisson d'avril

1er avril 2007 Des nouvelles très chaudes, trop chaudes puisque nous atteignons quotidiennement les 40-45°C. Eric Orcenna dit bien que Tambacounda, c’est la région du Sénégal où les moustiques frient en vol… Depuis le dernier courrier, nous avons eu la visite de Paul Deram, notre maître de stage, accompagné de Bruno Richomme, du groupe Soufflet. C’est en effet le groupe Soufflet qui est susceptible de financer le projet de ferme que le Kinkéliba souhaite construire. Notre travail a donc pris une tournure très concrète, notre dossier d’ « analyse prospective » sur ce projet d’exploitation agricole fut très utile et félicité même (ben oui, on peut bien se jeter des fleurs un peu…). Une ferme en production maraîchère et fruitière devrait voir le jour, peut-être dès le mois de juillet prochain, c’est-à-dire au début de l’hivernage. Le terrain, en bord de Gambie, fait rêver à une très jolie exploitation que les hippos surveilleraient du coin de l’œil, et où les singes viendraient sans doute plus d’une fois chiper des fruits et des tomates. Nous avons aussi annoncé à Paul Deram que nous avons pris la décision d’anticiper notre retour. C’est peut-être ça qui résumerait la vie au centre…Reste maintenant à trouver des billets !! Nos formations auprès des producteurs de bananes sont toujours aussi intéressantes, et la barrière des langues : poulard, mandingue, wolof, « mais c’est quelle langue que vous parliez, là, Mamadou ?? » , toujours aussi frustrante. La visite de Môsieur le Président du Kinkéliba, Docteur Gilles DEGOIS, a également marqué ce mois de mars. Des américains étaient en visite avec lui ; ce sont des donateurs de la « filiale » américaine du KKBA, l’association American Friends of Le Kinkéliba. Nous avons fait connaissance avec la fougue de Gilles, ses grandes et nobles idées sur le Développement du Sénégal et de l’Afrique. Nous avons aussi un peu plus découvert les nombreuses réalisations du KKBA, qui fête ses 10 ans d’actions dans la région. Pleins de choses chouettes, au final, mais nous restons parfois perplexes. Lui-même, Monsieur Le Président, se fâche à l’occasion d’une réunion du personnel, à propos des graves disfonctionnements du centre… Alors que Madame La Directrice, impose à l’association un choix : « c’est lui ou moi ». Le Docteur, censé être le socle de cette structure, devrait donc faire ses valises bientôt. Ca ressemble à une série B de très mauvaise qualité. Un court séjour nous permet de découvrir Sinthian, petit village coupé du monde où le KKBA s’implanta il y a 10 ans de ça, pour y construire un poste de santé qui fonctionne avec les finances des adhérents (villageois) à une mutuelle de santé sans toubab, autonome, et qui marche ! Le Dr Bâ, un jeune thiessois de 25-30 ans, y exerce avec convictions, efficacité et simplicité. Un bel exemple, impressionnant ! En fin du mois de mars, voyez les photos du Cross Anti-sida, une course à vélo entre Dialacoto, village à 14km de Wassadou sur la route vers Kédougou, et le centre. Premier évènement du genre organisé par la Maison Médicale, ce fut une journée sympa. Plus à chaud, voici mes pensées d’hier soir, samedi 31 mars. Ce soir c’était celui de la chouette conversation avec Doc Koné, dans la cuisine de la Maison Médicale (où nous mangeons chaque soir). Au menu : Mr le Président pour commencer, les manquements du personnel médical en ce jour de Cross, la réunion de l’équipe médicale en présence de Mr le Président, et bien sûr Mme La Directrice en digestif. Incontournable Mme La Directrice. Mais ce soir je veux écrire du Sénégal de chouettes pensées. Récemment nous sommes allés à Sinthian où nous avons rencontré Dr Magueye Bâ, Angélique et la jolie Fatou-Micheline. Charles (chef du village de NGuène) nous a fait visiter les parcelles d’ « expérimentation » de Nguène 2, et deux chevreaux, nés la veille juste après un très rapide passage pour annoncer notre visite du lendemain, portent les noms de Pierre et Soizick dans le fin fond de cette brousse sénégalaise. A Sinthian Dr Bâ est connu par tous, et payé par la Mutuelle des villageois de Saal, Koar, Sinthian, NGuène. Le KKBA a payé les bâtiments et est bien sûr pour beaucoup dans l’existence et le maintien de cette structure qui fête ses 10 ans. Mais Dr Bâ vit aux frais des mutualistes ses patients et voisins. C’est probablement ça qui fait toute la différence entre son état d’esprit et celui qui règne à la Maison Médicale. Souvent, après le repas du midi, nous honorons le rite de l’ « ataya » (thé en wolof). Du Sénégal nous avons (au moins…) aimé et adopté ça : les deux heures du cérémonial du thé, alors que le soleil brûle la terre, explose le thermomètre, renvoie tout être vivant censé au fond de sa tanière, dans l’attente d’un climat moins impitoyable. Alors nous discutons. Trop souvent, bien sûr, de la Maison Médicale. Mais aussi de nos projets pour les mois à venir – quel programme étant donné notre décision d’un retour anticipé ? Et, souvent aussi, nous partageons l’un et l’autre nos doutes, nos regrets, nos interrogations face à cette impression que nous avons d’être déçus du Sénégal. Qu’avons-nous manqué ? Que n’avons-nous pas compris ? Que faire pour ne pas rentrer amers, et pour ne pas finir ce séjour aigris ? Peut-être ne sommes-nous pas faits pour le Développement ? Peut-être ce développement nous rebute trop pour découvrir avec de bons yeux cette brousse sénégalaise… ?
10 mars 2007

nouvelles

7 mars 2007

            Suite de nos aventures avec la visite de Papote et Manote, et des histoires à la Maison Médicale de Wassadou toujours plus croustillantes.

Un grand bol d’air…chaud bien sûr !

            La visite de Papote et Manote, très attendue pour notre part, était quand même un petit défi. La ‘confrontation’ de deux générations (eh oui chers parents ;-) ) à la découverte d’un pays parfois oppressant, dans un confort un peu rude et avec des conditions climatiques éprouvantes… n’était pas d’un résultat garanti. Pourtant, l’alchimie fut parfaite, et eux autant que nous avons été comblés de ce périple sénégalais.

            Il fallait bien sûr le gain de sel de Mamadou, guide émérite, routard forcené de tous les coins de son joli pays, organisateur à toute épreuve, pour que le voyage soit parfait, facile même ! Qui l’eut crut ?!! Merci à Mamadou avant toute autre chose donc. Le programme concocté était le suivant :

Découverte de Dakar en bonne compagnie (merci Souleimane) pour Maman arrivée un jour avant Papa.

Voyage du couple impérial ;-) vers Tamba à travers le terrain de golf géant qui sépare Kaolack de Tamba. Ils ont survécu, merci Ibrahima. Allez, qu’on rigole un peu, Maman semblait sortie d’une mine de charbon quand on les a récupéré devant la pharmacie orientale de Tamba, mais ils n’avaient pas fondu, c’est déjà pas mal.

La fin de la journée leur permet de récupérer, de s’acclimater (un peu), de découvrir le fameux centre. Il fallait au moins ça, les journées qui suivent sont chargées.

Visite du Parc National du Niokolo Koba. Là, je reprend le clavier pour continuer (dixit Pitou…). Le parc donc et ses animaux à foison : on est gâté entre phacochères, antilopes, singes verts et babouins à gogo ! On y passe 2 jours, soit une nuit en bivouac en bord de Gambie. Douche et vaisselle dans la Gambie bien sûr…hum du bonheur en barre… Après ça petite pause dans notre centre et pêche dans la Gambie : Malheureusement les prises ne sont pas grosses, que de la friture.

Nouveau départ le lendemain vert la cascade de Dindéfello et le pays Bedik, une ethnie qui compte seulement 7000 membres au Sénégal et qui a gardé des traditions assez ancrées. Pour la petite histoire, Claude (Papotte pour les intimes, le papa de Soizick) a fêté ses 60 ans pommé au pied d’un village Bedik, qui l’eut cru ? pas lui en tout cas !

Malheureusement, après ses quelques jours dans la brousse profonde du Sénégal, il nous faut penser au départ des parents de Soizick et il nous faut reprendre la route vers Dakar (le terrain de golf comme dirait Soizick). Départ à 4h00 du mat’ avec un nouveau chauffeur, Pape Diop, un sacré phénomène, le chauffeur le plus arnaqueur de tout le Sénégal. Arrivée à M’bour à 14h00 et installation dans notre campement. A partir de ce moment nous mettons donc le pied dans l’industrie touristique sénégalaise et commençons à côtoyer tous les vautours malhonnêtes qui y gravitent. Ça commence par le marché « artisanal » de M’bour et ses boutiquiers très pénibles, puis la visite de l’arrivée des pêcheurs par un guide qui essaie de nous arnaquer, mais ça se passe pas comme ça avec nous !! Le lendemain, on enchaîne sur les deux sites les plus visités du Sénégal, j’ai nommé le Lac Rose et L’île de Gorée. Là encore c’est arnaqueurs et harcèlement (le mot est fort mais vraiment proche de ce qu’on a vécu !!) à gogo. Le lac rose est bouclé en ½ heure tellement le gens sont chiants, c’est dommage, c’est vraiment impressionnant de voir les ramasseurs de sel et leur techniques de travail. Ensuite Gorée, un morceau inoubliable de notre histoire, centre de l’esclavage d’Afrique de l’ouest. Très intéressant, on regrettera quand même les bana-banas (vendeur ambulants très collants) à l’embarcadère. Cela dit, d’après eux, nous sommes très durs en affaire, de vrais « Sénégaulois », et on ne se fait pas avoir comme les autres touristes, c’est déjà ça ! Nous laissons le soir-même les parents de Soizick rejoindre la France et finissons le lendemain, dimanche, notre périple occidental par Dakar, la fameuse. Nous retrouvons Souleimane, un marchand de fruit prospère et surtout ami de Mamadou. Il nous fait visiter Dakar impeccablement. Petit accro quand même… Nous marchandons un sac chez un boutiquier qui avait arnaqué la mère de Soizick une semaine avant. Nous tirons un bon prix, 2000 FCFA au lieu des 10000 FCFA annoncé au départ, pas mal ! Sauf que 2 rues plus loin, un scooter avec 2 jeunes approche de Soizick et lui arrache le sac ET la bretelle de soutif !! (Rien ne paraîtra, rassurez-vous !) Heureusement, rien dans le sac. Mais bon, on a été obligé de remarchander le même sac dans une autre boutique de 20 € (véridique !!) à 2400 FCFA, une vraie galère, on a quitté le magasin 2 fois et le gars est venu nous rattrapé 2 fois dans la rue pour nous vendre son sac ! Les séances de marchandage font partie intégrante de la culture sénégalaise, c’est long (1/2 heure pour un sac !) mais on y prend gôut.

Bref, une ville très oppressante et dure à vivre quand on est toubab touriste. Pour finir notre histoire, notre chauffeur, le fameux Pape Diop aura essayer de nous avoir jusqu’au bout, puisqu’en nous déposant à Tamba, il nous a demandé 10 000 FCFA/personne sans gène alors que c’est et ça a toujours été 7500 FCFA !! Gonflé le gars, mais on est pas tombé dans son panneau !

Voilà pour nos histoires… c’est un peu long mais ça vaut le coût, comme le Sénégal, même si parfois ça nous laisse perplexes! Juste une anecdote pour vous montrer comment peuvent se passer les choses dans notre super centre (c’est ironique, bien sûr…) : pendant notre dimanche à Dakar, un accident a eu lieu à 1 km environ de la maison médicale, 40 personnes blessées donc beaucoup de travail pour les médecins. Problème, des personnes ne peuvent être pris en charge ici et doivent être emmenées à Tamba. 2ème GROS problème, le chauffeur est parti à Dakar emmené la directrice à l’aéroport (elle ne prend pas le taxi brousse…) et il a pris avec lui les clé du 4x4 ambulance !!! Donc pas moyen d’évacuer les gens ici !!! Super l’organisation !! C’est juste non-assistance à personne en danger… Heureusement il n’y aura pas de mort, mais bon, ça fait peur, surtout dans une structure qui se veut être un exemple…

Bisous bisous les loulous

Chaleureusement votre (il fait 40°C ici !), Soizick et Pitou.

PS : Claude, tu as oublié ta chemise de la Réunion.

7 mars 2007

            Suite de nos aventures avec la visite de Papote et Manote, et des histoires à la Maison Médicale de Wassadou toujours plus croustillantes.

Un grand bol d’air…chaud bien sûr !

            La visite de Papote et Manote, très attendue pour notre part, était quand même un petit défi. La ‘confrontation’ de deux générations (eh oui chers parents ;-) ) à la découverte d’un pays parfois oppressant, dans un confort un peu rude et avec des conditions climatiques éprouvantes… n’était pas d’un résultat garanti. Pourtant, l’alchimie fut parfaite, et eux autant que nous avons été comblés de ce périple sénégalais.

            Il fallait bien sûr le gain de sel de Mamadou, guide émérite, routard forcené de tous les coins de son joli pays, organisateur à toute épreuve, pour que le voyage soit parfait, facile même ! Qui l’eut crut ?!! Merci à Mamadou avant toute autre chose donc. Le programme concocté était le suivant :

Découverte de Dakar en bonne compagnie (merci Souleimane) pour Maman arrivée un jour avant Papa.

Voyage du couple impérial ;-) vers Tamba à travers le terrain de golf géant qui sépare Kaolack de Tamba. Ils ont survécu, merci Ibrahima. Allez, qu’on rigole un peu, Maman semblait sortie d’une mine de charbon quand on les a récupéré devant la pharmacie orientale de Tamba, mais ils n’avaient pas fondu, c’est déjà pas mal.

La fin de la journée leur permet de récupérer, de s’acclimater (un peu), de découvrir le fameux centre. Il fallait au moins ça, les journées qui suivent sont chargées.

Visite du Parc National du Niokolo Koba. Là, je reprend le clavier pour continuer (dixit Pitou…). Le parc donc et ses animaux à foison : on est gâté entre phacochères, antilopes, singes verts et babouins à gogo ! On y passe 2 jours, soit une nuit en bivouac en bord de Gambie. Douche et vaisselle dans la Gambie bien sûr…hum du bonheur en barre… Après ça petite pause dans notre centre et pêche dans la Gambie : Malheureusement les prises ne sont pas grosses, que de la friture.

Nouveau départ le lendemain vert la cascade de Dindéfello et le pays Bedik, une ethnie qui compte seulement 7000 membres au Sénégal et qui a gardé des traditions assez ancrées. Pour la petite histoire, Claude (Papotte pour les intimes, le papa de Soizick) a fêté ses 60 ans pommé au pied d’un village Bedik, qui l’eut cru ? pas lui en tout cas !

Malheureusement, après ses quelques jours dans la brousse profonde du Sénégal, il nous faut penser au départ des parents de Soizick et il nous faut reprendre la route vers Dakar (le terrain de golf comme dirait Soizick). Départ à 4h00 du mat’ avec un nouveau chauffeur, Pape Diop, un sacré phénomène, le chauffeur le plus arnaqueur de tout le Sénégal. Arrivée à M’bour à 14h00 et installation dans notre campement. A partir de ce moment nous mettons donc le pied dans l’industrie touristique sénégalaise et commençons à côtoyer tous les vautours malhonnêtes qui y gravitent. Ça commence par le marché « artisanal » de M’bour et ses boutiquiers très pénibles, puis la visite de l’arrivée des pêcheurs par un guide qui essaie de nous arnaquer, mais ça se passe pas comme ça avec nous !! Le lendemain, on enchaîne sur les deux sites les plus visités du Sénégal, j’ai nommé le Lac Rose et L’île de Gorée. Là encore c’est arnaqueurs et harcèlement (le mot est fort mais vraiment proche de ce qu’on a vécu !!) à gogo. Le lac rose est bouclé en ½ heure tellement le gens sont chiants, c’est dommage, c’est vraiment impressionnant de voir les ramasseurs de sel et leur techniques de travail. Ensuite Gorée, un morceau inoubliable de notre histoire, centre de l’esclavage d’Afrique de l’ouest. Très intéressant, on regrettera quand même les bana-banas (vendeur ambulants très collants) à l’embarcadère. Cela dit, d’après eux, nous sommes très durs en affaire, de vrais « Sénégaulois », et on ne se fait pas avoir comme les autres touristes, c’est déjà ça ! Nous laissons le soir-même les parents de Soizick rejoindre la France et finissons le lendemain, dimanche, notre périple occidental par Dakar, la fameuse. Nous retrouvons Souleimane, un marchand de fruit prospère et surtout ami de Mamadou. Il nous fait visiter Dakar impeccablement. Petit accro quand même… Nous marchandons un sac chez un boutiquier qui avait arnaqué la mère de Soizick une semaine avant. Nous tirons un bon prix, 2000 FCFA au lieu des 10000 FCFA annoncé au départ, pas mal ! Sauf que 2 rues plus loin, un scooter avec 2 jeunes approche de Soizick et lui arrache le sac ET la bretelle de soutif !! (Rien ne paraîtra, rassurez-vous !) Heureusement, rien dans le sac. Mais bon, on a été obligé de remarchander le même sac dans une autre boutique de 20 € (véridique !!) à 2400 FCFA, une vraie galère, on a quitté le magasin 2 fois et le gars est venu nous rattrapé 2 fois dans la rue pour nous vendre son sac ! Les séances de marchandage font partie intégrante de la culture sénégalaise, c’est long (1/2 heure pour un sac !) mais on y prend gôut.

Bref, une ville très oppressante et dure à vivre quand on est toubab touriste. Pour finir notre histoire, notre chauffeur, le fameux Pape Diop aura essayer de nous avoir jusqu’au bout, puisqu’en nous déposant à Tamba, il nous a demandé 10 000 FCFA/personne sans gène alors que c’est et ça a toujours été 7500 FCFA !! Gonflé le gars, mais on est pas tombé dans son panneau !

Voilà pour nos histoires… c’est un peu long mais ça vaut le coût, comme le Sénégal, même si parfois ça nous laisse perplexes! Juste une anecdote pour vous montrer comment peuvent se passer les choses dans notre super centre (c’est ironique, bien sûr…) : pendant notre dimanche à Dakar, un accident a eu lieu à 1 km environ de la maison médicale, 40 personnes blessées donc beaucoup de travail pour les médecins. Problème, des personnes ne peuvent être pris en charge ici et doivent être emmenées à Tamba. 2ème GROS problème, le chauffeur est parti à Dakar emmené la directrice à l’aéroport (elle ne prend pas le taxi brousse…) et il a pris avec lui les clé du 4x4 ambulance !!! Donc pas moyen d’évacuer les gens ici !!! Super l’organisation !! C’est juste non-assistance à personne en danger… Heureusement il n’y aura pas de mort, mais bon, ça fait peur, surtout dans une structure qui se veut être un exemple…

Bisous bisous les loulous

Chaleureusement votre (il fait 40°C ici !), Soizick et Pitou.

PS : Claude, tu as oublié ta chemise de la Réunion.

18 février 2007

18/02/2007 La vie au centre, à Wassadou, au Sénégal

            Le temps passe, voici ce à quoi ressemble notre quotidien, quels sont nos sentiments au bout de presque 2 mois (déjà !) ?

Le choc des cultures…

L’autre jour en quittant Tamba, alors que nous attendions le départ du ‘car’ qui nous ramènerait à Wassadou, j’ai réalisé que je commençais à aimer notre coin de Sénégal. Une fois habituée à la frustration de la langue ; à la difficulté des heures chaudes qui nous obligent à ne rien faire ; au non-progrès et à un certain contentement de ce non-modernisme par les gens à qui, en bons européens, nous voulons imposer notre sacro-saint ‘développement’ … une fois habituée à tout ça, il y a bien ici, ce que j’avais aimé d’avance, rêvé, imaginé. Ici, le temps s’écoule au gré des températures et du soleil. La journée ne peut commencer trop tôt, car il fait nuit, mais elle se prolonge tard, avec des éclairages de fortunes (feu, lampadaires au solaire) dans les villages, grâce au groupe électrogène pour nous.

La notion du travail n’est pas la même que la nôtre. Nous nous devons d’être efficaces, rapides, ambitieux, organisés. Ici je crois que la logique est différente. Il n’y pas de notion de rentabilité, de productivité comme pour nous. Aux jardiniers à qui nous proposons l’utilisation de sprinklers pour arroser, ce qui libère 2 personnes pour faire autre chose (au lieu de tenir le tuyau), il faut faire la guerre, répéter mille fois, convaincre par mille arguments : « pendant que les sprinklers tournent vous pouvez bîner les tomates, et demain vous occuper du verger ». Peut-être que l’on se trompe, et peut-être ont-ils raison. Elles finiront par être bîner, ces fichues tomates, si pas aujourd’hui, ce sera demain, qu’est-ce que ça change ?

            Vous vous en doutez, notre patience est rudement mise à l’épreuve ! En maraichage pourtant il y a quand même quelques délais à respecter. Savoir qui, de eux ou de nous, a raison, nous sommes ouverts à vos conseils.

Session animalière

            Notre travail au jardin est rythmé par des intermèdes rigolos : l’autre jour un énorme lézard, un varan donc, a fait irruption. Voyez la bête, ça impose le respect. Une fois écaillé, grillé et cuisiné en sauce, c’est une viande très fine, proche du poisson.

En parlant d’expériences culinaires, on vous a parlé du phaco ? Ces petites bêtes là sont légions dans la région. On habite en effet en bord du Parc National du Niokolo Koba, où ils sont protégés. Une fois sortis de cette zone, ou même dans la zone, ils sont allègrement chassés par les villageois, ou même le chauffeur du centre qui les buttent avec le 4x4 lors des sorties médicales en brousse (n’y aura-t-il pas un jour de sérieux problèmes avec les autorités du parc ? Et puis, quand même, c’est pas très sérieux pour l’image du Kinkéliba… ). Bon, quelque soit la source d’approvisionnement, il nous en est servi assez régulièrement finalement. Pour info c’est aussi très bon ! Plus tendre que le sanglier encore. On vous rassure on s’en gave pas. C’est pas très sérieux cette histoire quand même.

Lors de nos sorties auprès des GIE de banane, on a aussi un rendez vous régulier avec un troupeau d’une soixantaine de singes. Ils traînent en fait sur d’anciens champs d’arachides, dont ils grattent le sol pour trouver les restes.

Enfin, récemment nous avons enfin découvert la Gambie, le beau fleuve qui fait vivre une partie de la région. Là, les oiseaux cohabitent avec les singes. Les hippopotames ne nous ont laissé voir que leurs traces pour l’instant. Mais, étant l’animal le plus dangereux de la région, on est pas particulièrement impatients de tomber nez-à-nez avec le pachiderme lors de nos baignades gambiennes…

Moments de détente

Nous avons enfin répondu à l’invitation de Bernard. Pour rappel, il est installé ici avec Marianne depuis un an. Lui est retraité de l’industrie pétrochimique, elle a quitté son travail en France pour monter une production maraîchère et un élevage surtout, sur leur terrain en bord de Gambie. Mamadou fut leur guide, ami puis celui qui les a aidé pour leur installation. Pour nous, c’est l’occasion de partager nos perceptions de blancs, mais à ce jeu Bernard se montre trop radical à notre goût, limite méprisant vis-à-vis des gens aux côtés desquels il a choisi de venir vivre. Mais ne crachons pas dans la soupe, on passe qd même de bons moments, et donc, pour l’occasion, on a eu le droit à une ratatouille pour accompagner un bon morceau de boeuf de Hambdallaye Pont (un village à côté). Pas de riz, une ratatouille de légumes !! Pour conclure ce bon moment, on est allé se baigner pour la première fois dans la Gambie, là où Bernard fait sa nage quotidienne. Pas désagréable cette sensation de fraîcheur, on avait presque oublié ce que c’était…

Du coup nous décidons d’y retourner ce samedi. A bord de la R4, on embarque avec nous Konaré (le dentiste), Anne-Marie (la sage-femme) et Stéphanie (stagiaire camerouno-française, juriste médicale de formation). Le temps de se trouver un coin à peu près ombré on a cru qu’on allait fondre et décourager nos compagnons d’aventure, mais finalement, un bout d’herbe et d’ombre feront l’affaire. Les baboins de l’autre côté de la rive nous ont nargué tous l’après-midi, et pas de hippo pour nous croquer les pieds.

Aujourd’hui dimanche a lieu le match de foot derby de la saison, qui va opposer l’équipe du Kinkéliba à celle de Wassadou. On vous tiendra au courant…J’espère jouer mais je n’ose quand même pas trop, il n’y a généralement même pas de fille sur le bord du terrain. Et surtout espérons qu’il n’y ait pas de blessés. La dernière fois, un gars s’est fait une fracture du tibia, il a été emmené au village pour être rafistoler et marabouter. Le centre médical a de beaux chantiers de sensibilsation et de vulgarisation devant lui.

Je ne peux conclure sans vous parler de nos soirées ‘tchima-tchima’. Cela consiste en un squatte chez l’un de nous, le temps de quelques verres (le Coca a ici comme ailleurs un succès bien assis, même si La Gazelle made in Sénégal lui fait une vague concurrence), d’une partie de cartes. Hier soir c’était Betty, la pharmacienne, qui nous invitait pour fêter son anniversaire de mariage. A cette occasion, on a eu une démonstration de Mbalax (la musique sénégalaise) dansé par Jean-claude, son fils de 4-5 ans, Clémence (sa fille de 2 ans) et Téga, le fils de Doc Zida, époustouflant ! Jean-Claude, qui avait quand même entamé sa nuit, a surgit de la chambre devant cette rangée d’adultes pour enflammer la piste sans le moindre complexe. A quand Maya et Lilou sur fond de maloya ou séga ?!!

Et  les bananes ?

            Cette semaine a été l’occasion de nos premières formations. Oui, oui, nous jeunes français avons formé nos chers producteurs sénégalais, qui cultivent leur parcelle depuis leur plus jeune âge, à la plantation des bananiers. Sans complexe ! Rassurez-vous, on s’est énormément documenté et entraînés. On a appris d’eux, et, à cette occasion, ils ont appris de nous à leur tour. Nous avons les techniques élaborées de la culture bananière des Caraïbes, d’Amérique du Sud, de Côte d’Ivoire. Ils ont le savoir-faire, les outils locaux. A nous de faire concorder des connaissances théoriques à un milieu donné, d’utiliser les bons mots. Mamadou à nouveau est d’une aide inégalée, de part la langue autant que par des remarques riches de sa connaissance de la zone.

Ces moments sont en tout cas très riches. Nous sommes flattés de l’intérêt qu’on nous porte, de leur demande sincère et pressante. Sur tout ça il faudrait un peu de fumier quand même, et, à terme, des débordements du fleuve un peu plus contrôlés, mais c’est une autre histoire…

Bises à tous, à bientôt pour les photos. On attend maintenant nos visiteurs (mes parents). Ce petit souffle français va nous faire du bien !!

Soizick

18 février 2007

6/02/2007 Retour en arrière : en direct de Keur Moussa…

NB : Dans la précipitation du retour, et impatients que nous étions de vous donner de nos nouvelles, nous avions oublié notre (ma) réaction aux évènements d’actualité, en direct de Keur-Moussa…

La nouvelle vient de tomber, de notre petit poste qui nous crache du RFI, en cette fin de journée à Keur Moussa : la FNSEA remporte toutes les chambres de France, la Conf régresse de 10% tandis que la Coordination Rurale profite allègrement des votes protestataires.

            Je me souviens d’une réflexion de Cécile, de ses pensées avec son petit bout de chou de pas encore 1 an, lorsque nous avions pris connaissance du Non à la Constitution de l’UE. Elle s’inquiétait de l’avenir, à la vue d’une France non européenne.

            Pitou dit qu’à en croire ce résultat du monde agricole, on va bouffer du Sarko d’ici quelques mois.

            Sarko je sais pas, mais des OGM on en aura dans nos assiettes rapidement. La Loire-Atlantique était la seule chambre française à être Conf, et c’était une Conf modérée…

            Au Sénégal, ça va bien. Changeons de sujet car nous ne sommes pas ici pour faire de la politique. Mais quand même, qu’est-ce qu’on fait, nous, jeunes, motivés, presque rêveurs encore, si on mange des OGM en regardant le discours d’investiture du président Sarko ? Peut-être qu’on reste au Sénégal !!

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10 février 2007

De retour à Wassadou.

08/02/07

Ah quel bonheur de retrouver son chez-soi ! Nous voilà de retour dans notre case sénégalaise à Wassadou après une petite semaine à 50 Km au nord de Dakar. Nous revenons de Keur Moussa, village réputé dans le monde entier pour son monastère bénédictin et ses moines agriculteurs (élevages et production fruitière). Le but de ce voyage était de rencontrer Maximilien Pouille, un technicien agricole sénégalais charismatique, qui nous a permis de perfectionner nos connaissances en maraîchage et production fruitière. Nous sommes donc partis mercredi dernier et avons profité du 4x4 de Ibrahim qui remontait Jacques (un des pontes du Kinkéliba) et sa femme Nicole, qui retournaient sur Dakar pour rentrer en France. Avant de rejoindre Dakar, nous avons pu passer avec eux une nuit dans un campement de chasse à Goumbayel, chez « Loulou » et Monique. Ce couple de français est installé depuis une vingtaine d’années en Afrique. La flore africaine n’a plus de secret pour Monique tandis que Loulou, son mari (aussi grand que le tour de son ventre..), connaît tout de la faune grâce à sa passion, la chasse, qu’il fait partager à de riches chasseurs français en mal de phacochères… Après les 120 Km de pistes aller-retour qui nous ont permis de rejoindre Goumbayel, nous prenons donc la route la plus trouée du monde pour rejoindre Dakar via Keur Moussa ou nous nous arrêterons. En 4x4, il faut bien admettre que le voyage est beaucoup moins éprouvant qu’en 7-places, les trous passent comme une lettre à la poste : Jacques, puisqu’il conduit, a une technique imparable, « il faut rouler le plus vite possible pour survoler les trous », mouais pas très rassurant mais ça marche pas trop mal étant donné que nous ne mettrons que 6H, en comptant les pauses, à rejoindre Keur Moussa.

Nous arrivons finalement chez notre hôte d’une semaine, Maximilien, un petit bonhomme rondouillard et avec un bagage technique en maraîchage à faire pâlir Nicolas le jardinier. Il a 55 ans, a passé 2 ans en France au début des années 80 et connaît pas mal de coins de France, c’est rigolo. Malheureusement, le séjour étant très court et l’organisation sénégalaise étant ce qu’elle est, nous n’avons pas pu pratiquer autant que nous le voulions. Nous avons pu cependant ramener avec nous un certain nombre de fiches techniques maraîchage qui nous seront fort utiles à Wassadou.

Pendant ce court séjour, nous ne pouvions passer à côté des célèbres messes de Keur Moussa. Samedi, nous avons donc assisté à une profession de foi. C’est le passage du statut de frère à celui de moine, l’entrée définitive au monastère en gros. En ce samedi 3 février 2007, c’est le tour de frère David Thomas Manga. Après une messe de 2 heures, agrémentée d’une chorale diolla (de Casamance) sur fond de cora (instrument à cordes africain) et djembés, nous avons pu prendre un pot à la santé du frère David dont la famille payait un coup à tous les gens présents à la profession de foi, soit environ 200 personnes : un sacré apéro ! Les moines de Keur Moussa ont aussi une grande spécialité. On nous rabachait les oreilles avec ça depuis un mois et on n‘a pas été déçu : ils sont les rois du pomelos ! Autant vous dire qu’on s’est fait une cure d’agrumes de derrière les fagots avec notre pote Maximilien. On s’est même permis d’en ramener 10 kg à Wassadou (à 150 FCFA/kg soit 22cts d’€, pourquoi se priver ?).

Ce séjour à Keur Moussa a aussi été pour moi l’occasion de tester les barbier-coiffeurs sénégalais : peaux sensibles s’abstenir !! C’est rasage à sec de la barbe avec une lame de rasoir sans rasoir et ça gratte un peu après… de l’avis du coiffeur, la barbe de toubab est plus dure que la barbe de sénégalais, tu m’étonnes. En tout cas, j’aurais été l’attraction de ces petits frères et sœurs pendant mon passage chez lui.

Bref, nous avons pu rentrer en taxi brousse hier. Nous avons repris nos activités dans notre centre médical gangrené par les conflits de personnes…notre travail depuis un mois maintenant.

En tout cas, ça va bien pour nous.

Bisous à tous et merci de m’avoir lu jusqu’au bout, c’était un peu long.

Wassadoliennemeusement vôtre, Pitou

PS : pas de soucis Claude, mon bronzage avance !

24 janvier 2007

Prise de marque...

23/01/2007 On prend nos marques…

            Quelques nouvelles fraîches. Notre installation se précise. On s’est aménagé un calendrier de travail pour s’assurer d’une activité et vaincre l’ (mon) angoisse de l’oisiveté. Acte peut-être purement psychologique, mais ça porte ses fruits. On accepte ainsi de prendre notre temps, beaucoup, de s’activer, un peu, mais toujours au rythme sénégalais.

Aujourd’hui nous devions nous rendre auprès du GIE de Touba Bady, pour les voir travailler. A l’arrivée sur la plantation, c’est le calme plat. Tous les hommes sont en fait réunis autour de la motopompe, tout au bord de la Gambie. En cours d’arrosage ce matin le tuyau qui joint le fleuve aux périmètres irrigués a explosé. Ils s’affairent à le déterrer pour le remplacer. Ce qui devait être une observation de terrain de leurs pratiques culturales se transforme en une discussion théorique sur l’inefficacité de leur fédération. Ma Maman me dit toujours, « on a les élus qu’on mérite ». Mais Mamadou ne veut pas m’entendre, il me rétorque que le tort est à porter sur la corruption des élus, et la non-capacité des producteurs à prendre leur responsabilité. Je me demande ce qu’en penserait Tonton Henri (dont je lis le livre en ce moment…). Discussion peu productive, nous nous heurtons à l’inertie des institutions, à la déconnection entre celles-ci et les hommes de terrain. Nous nous demandons l’utilité d’une formation pour l’amélioration de leurs pratiques culturales, quand ils condamnent les surfaces plantées il y a 9 mois, car elles n’ont reçu aucun fumier, et s’apprêtent à faire de même pour des surfaces plus récentes. Il n’y a « pas de moyen » (terme que l’on entend au moins une fois par jour ici) pour aller chercher le fumier là où il se trouve, à 20km de la plantation.

            Début de journée pas tout à fait comme prévu donc. Nous passons boire un coup chez Bernard et Marianne, des blancs (lui retraité de chez Total !) installés ici. Pourquoi pas aller cueillir des citrons ? Allez, c’est parti. Et puis, finalement, on rentre manger, mais on finit à pied (2kms en plein cagnard…), car le pneu de la 4L (R4 ici) rend l’âme, et il manque une clé pour le démonter… Ah, l’Afrique. Mais attendez la suite.

            On traîne encore pas mal de temps sur la « place du village » de Wassadou. C’est le temps qu’il faut pour faire comprendre au soudeur (‘menuisier métallique‘) ambulant ce à quoi ressemble l’outil qu’on lui demande, et pour discuter avec les vendeuses de bananes.

A Dialakoto, la rencontre avec un conseiller agricole se révèle très intéressante. Un gars de terrain, mais qui a pas mal de recul. Enrichissant, donc. Nous finissons notre journée par une visite au périmètre maraîcher du groupement de femmes de Dialakoto. Elles sont impressionnantes, à tirer l’eau d’un puit pour arroser 1ha de maraîchage à l‘arrosoir.

Finalement, retour vers le centre, c’était sans compter une petite aventure panne de voiture. La R4 n’accélère plus, s’arrête sous les ‘Non de Dieux de Bon Dieu’ de Pitou. Mamadou resté zen joue les Mc Gyver et nous repartons…

Sénégalaisement vôtre, on pense bien à vous…

Soizick

17 janvier 2007

1 semaine

10/01/2007 Une semaine !

A l’arrivée de français au centre médical (très remarquée puisque tout le monde nous demande qui ils sont !), nous réalisons qu’il y a une semaine, nous pêchions quelques heures de sommeil avant un départ très matinal vers Roissy. Où en sommes nous des images de l’Afrique que nous avions alors en tête ?

Ce soir il est .. quelque part entre 19h et 20h30 : après le démarrage du groupe électrogène, avant le repas. Pitou est à l’ordi (luxe possible grâce au groupe..) il se ‘ressource’ en jouant aux cartes ;-) . Je suis sur le lit, sous la moustiquaire, et moi aussi je me raccroche à notre petit lopin de terre là-bas, loin (et l’autre aussi, au milieu de l’océan indien).  Pour les métros : difficile de vous imaginer dans le froid de janvier !

            Pour nous les jours s’écoulent…D-O-U-C-E-M-E-N-T. C’est un rythme dont Pitou se dit très satisfait, inutile de dire que j’ai un peu plus de mal.

            Au rythme, ce week-end, de ballades en vélo, et, cette semaine, de rencontres avec les GIE de producteurs de bananes, nous découvrons notre petit d’Afrique, Wassadou et les villages environnants : Touba Badi, Baadi, Médina Kouta. Le choc est certain. C’est pauvre, bien sûr. Enfin, c’est trop vite résumé. Les constructions sont des cases en terre, les terrains sont toujours très sales, car ici la non-biodégradabilité du plastique ne passe pas inaperçue ! La vie est communautaire. Et les blancs représentent la richesse, surtout pour les enfants qui courent toujours vers nous pour nous serrer la main, nous demander un cadeau, articulent un ‘donne-moi ton bic’ à la vue de mon stylo. La voiture est un énorme luxe, les moyens de transport en commun sont la règle : bus (100FCFA = 1FF les courts trajets), taxis brousses (mais nous n’en voyons plus beaucoup ici). Sinon, c’est le vélo, l’âne pour les marchandises, à pied bien sûr. Les gens marchent sur des distances, qui, à mon avis, même pour une randonnée, nous étonneraient.

            En ce qui nous concerne, nous avons commencé à travailler. Lentement, bien sûr. Nous avons rencontré les fermiers, très, très sympas, et maîtrisant bien l’exploitation du potager et du verger. Peut-être leur apporterons nous quelque chose, sur la mise en place d’un poulailler qui apporterait fumier et œufs. Les contacts avec les gens en dehors du centre sont parfois limités par la barrière DES langues (wolof, mandingue, peul x3, sérère etc). Heureusement, Mamadou est là pour nous accompagné. C’est une grande gueule guide touristique (sosie de Mouss Diouf, sic Pitou) et accessoirement axé vers l’agriculture – mais y a-t-il des choses que Mamadou ne connaît pas, ici ? (ancien prof de sport mais non diplômé –pas comme toi Gillou ;-) -, ancien joueur de foot de D1, entrepreneur, président des guides touristiques…j’en oublie). Des trois groupements rencontrés aujourd’hui, certains semblent hermétiques à notre démarche, d’autres peut-être plus ouverts. Il faut dire aussi, n’est-ce pas un peu prétentieux de vouloir leur apprendre les bonnes techniques culturales bananes quand eux la pratiquent depuis leur enfance ?

Soizick

17 janvier 2007

trajet dakar/tamba

5/01/2007 Trajet Dakar-Tambacounda et arrivée au centre médical :

5 janvier, ça y est il est temps de partir vers notre « final destination » : Wassadou, à 60 km au sud de Tambacounda, elle-même à 450km à l’ouest de Dakar. La veille nous avions prévenu Ibrahim, le chauffeur de l’association à Dakar, de venir nous prendre à 7h00 du matin à l’hôtel pour être tôt à la gare routière de Dakar. 6h20, on frappe à la porte, c’est Ibrahim !! Il nous réveille en sursaut, on pense qu’il est 7h20, grosse panique... mais non il est juste un peu en avance. On prend le temps de petit déjeuner afin de bien se remplir le ventre pour préparer au mieux le grand voyage qui nous attend. On part, 45 minutes de 4x4 pour rejoindre la gare routière. Et oui Dakar c’est grand et c’est très embouteillé. Des travaux sont en cours pour améliorer la circulation mais ils ne sont pas prêt d’être finis étant donné que la plupart des voitures, pour gagner du temps, roulent à l’emplacement des travaux sur la terre…On a de la chance, il parait que Dakar est (presque) vide après cette période fête ou s’additionnait fête chrétienne (noël) et fête musulman (Tabaski = aïd el kébhir = égorgeage du mouton)

On arrive à la gare routière, cachée dans une zone industrielle un peu glauque… à pied, impossible à trouver ! Le 4x4 rentre sur le parking qui sert de gare routière : La gare, c’est simple c’est un concessionnaire Peugeot spécialisé dans la 505 break et dans la 504 break !! y’a que ça partout !! si vous chercher la 505 break de votre grand-père, ne cherchez plus elle est ici à Dakar. Nous pauvres blancs que nous sommes, comment faire pour ne pas se faire repérer, le 4x4 est pris d’assaut par tous les vendeurs en tous genre de la gare…on nous dévisage, ça ne mets pas trop à l’aise. Par chance, Ibrahim nous a réservé 2 places dans un taxi brousse et je vous le donne en mille… oui oui une 505 break !! L’affréteur du taxi brousse (je sais pas si c’est le mot approprié..) nous annonce les prix 15 000 F CFA pour les 2 et 5000 pour les bagages. Honnête apparemment on marche. Ibrahim nous annonce aussi son prix (ah ça on savait pas..), 10 000F CFA pour les voyages hier et aujourd’hui. On lui donne avec un pourboire, on est pas chien, en plus il est super cool. Soizick se fait harceler par l’affréteur qui lui demande « le cadeau de son mari » moi en l’occurrence. Je lui donne 1000 f « pour bien s’occuper de nous » (texto). On prend place, Soizick devant à côté du chauffeur. Moi je m’installe tout seul derrière le chauffeur, chose qui aurait pu me coûter très cher, puisque je fais l’erreur d’ouvrir moi-même la porte du véhicule et … je casse la poignée…oups ! là, le ton monte autour de moi , le chauffeur gueule, mais il faut croire que les 1000 f lâchés à l’affréteur ont servi à quelque chose, le ton baisse et on peut partir. Rapide description du taxi-brousse et des ses occupants : Soizick est devant avec le chauffeur, un homme d’un 50aine d’années en boubou et un chapeau rouge sur la tête, le commandant Cousteau des 505 en gros, il ne nous adressera pas la parole du voyage. Moi derrière le chauffeur (on avait les 2 meilleurs places du taxi) avec à mes côtés une jeune maman et son bébé, maman qui passera la moitié du trajet les nichons à l’air à faire téter son rejeton. Adorable bambin de 1 an qui ne criera pour ainsi dire pas en 10h de trajet !! Performance assez impressionnante pour un môme d’un an, les européens devraient en prendre de la graine (je pense que j’élèverais mes enfants à l’africaine pour ne pas en faire des pignous…). De l’autre côté un jeune garçon, et derrière sur la banquette 3 femmes en boubou. Nous voilà partis pour un voyage dont nous ne savions pas qu’il durerait 10h30 (pour 530 km environ).

Sortie de Dakar, ça va ça roule bien la route est belle, le taxi roule à peu prêt et ne fais pas trop de bruit étrange. La conduite au Sénégal est quelque chose de très surprenant et l’utilisation du klaxon très recommandée. Pour faire une comparaison on peut dire que la conduite en France correspond au championnat de France de ligue 1 : tout va plus vite, tout est précis, tout est en ordre et toutes les voitures sont état, la tactique est bien rodée en gros. La conduite au Sénégal, c’est plus la 1ère division de district : c’est lent, c’est le bordel, roule des voitures qui ne devrait plus rouler depuis longtemps et pour la tactique alors…

Jusque à Kaolak (150km) ça va, ça roule bien. Après Kaolak c’est l’angoisse pour n’importe quel routier ou VRP. Route à perte de vue, interminable, pleine de nid de poule (et quand je dis pleine, c’est vraiment pleine, faut le voir pour le croire). Le but du jeu c’est de rouler en évitant les trous, les camions (qui eux aussi essaient d’éviter les trous), les ânes et les gens qui traversent la route dans les villages. La route est même tellement pourrie que pendant un moment le chauffeur l’a quittée pour rouler en parallèle sur des pistes. Dans le taxi ça va, sauf que l’habitacle du véhicule fait partie intégrante du pot d’échappement et du coup on bouffe tous les gaz d’échappement… avec une voiture qui bouffe autant d’huile que de gasoil, c’est pas top. Bref à 18h00 on arrive à Tamba en s’étant arrêter une fois pour manger à 12h00 (pas le droit à l’envie de pipi quoi...). On ne pensait y arriver étant donné les bruits étranges de la roue avant-droite du taxi après 300 km de nids de poule. Là, personne pour nous attendre comme PAS prévu. Un peu d’angoisse, 2 coups de fil et quelques aides des locaux plus tard (les gens à Tamba sont beaucoup plus accueillants et beaucoup moins oppressants qu’à Dakar) Frédéric, Simon Pierre et d’autres arrivent pour nous chercher en Ambulance. Il nous reste encore une 60aine de km avant d’arriver au centre. Mais c’est une formalité, la route est bonne, Frédérik (le chauffeur) a mis le gyrophare et en ½ h on y est en ayant quand même failli manger de l’âne le soir-même…

Le centre est super, des gens sympas, on fait la rencontre des premiers travailleurs du centre et de Mamadou, le gars avec qui on va travailler pendant 6 mois. On nous donne notre case, un truc super, on a un peu honte étant donné ce qu’on a vu au bords des routes toute la journée…Bref ça se présente bien.

Pitou

17 janvier 2007

vieilles nouvelles fraîches

nous somes bien le 17 janvier et voici enfin nos premières nouvelles que vous auriez du avoir il ya 10 jours maintenant...

voila on repart du début maintenant

4/01/2007 Premiers pas sur le sol sénégalais :

Première journée sur le sol sénégalais. Qui est, à propos, rouge, et nu. De l’avion, la mer parait marron, comme celle en Guyane. Les premières images de Dakar sont celles d’une ville, des bâtiments et autres traces de vie, baignant dans une brume de chaleur et de poussière, couleur sable. A la sortie de l’avion, notre grande angoisse est qu’Ibrahima ne soit pas là pour nous accueillir. Il s’agit juste pour lui de nous éviter de paraître trop largués, proies idéales de toute sorte de marchands.

Ouf, il est là. Il nous accompagne vers son 4x4, en route vers l’hôtel, un distributeur de billets (gabier ;-) , souvenir de l’île intense…), puis un endroit où manger.

Premières impressions : nous sommes blancs au milieu de noirs. Impossibles de se faire discrets ; il y a comme une flèche lumineuse qui clignote au dessus de nos têtes et dit ‘TOURISTES’, ‘TOUBAB’. A pied de nombreux taxis nous klaxonnent, s’arrêtent même pour nous offrir leur service. A l’achat du moindre article,  (4 bananes, 1 bouteille d’eau, 1 petit porte-monnaie, 1 décamètre !), il faut négocier sec. Et puis il y a les enfants bien sûr ; pour Pitou comme pour moi, difficile d’être à l’aise, mais on craint d’en attirer trop autour de nous en donnant à un. Alors on n’est pas fiers,  et on passe notre chemin.

C’est chez Marcel à l’hôtel Su-nu-gal que nous passerons la nuit. Marcel est un dakarois blanc, « pus que milliardaire » d’après Ibrahima, gros, et riche ; mais accueillant. J’imagine que ça aussi c’est une facette de Dakarois.

Soizick

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